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Ricordo…
Qualche anno fa, durante
le incursioni del venerdì sera, incontrai una famiglia dell’Europa dell’est che
viveva dentro un riparo di fortuna sotto un ponte all’incrocio dell’A86 e l’A1.
Jorge e Maria, e i loro
quattro figli Sophie e Anastasia, Michal e Dorek.
Gli ho fatto visita per circa un annetto. Le due piccole bambine erano molto malate.
Gli ho fatto visita per circa un annetto. Le due piccole bambine erano molto malate.
E divenni molto in
fretta amico di questa famiglia; eravamo riusciti a farli integrare dentro un
centro d’accoglienza nel sud della Francia e ad avviare una procedura per ottenere
dei documenti che alla fine li ha portati in Belgio, dopo un estenuante viaggio
per loro.
Le due gemelle sono morte a seguito di una malattia rara che ha divorato il loro sangue.
I due ragazzi sono oggi due bei giovanotti che lavorano vicino a Bruxelles e si prendono cura dei loro genitori. Il loro futuro è in salvo. Non li ho più rivisti dopo che hanno lasciato la Francia.
Le due gemelle sono morte a seguito di una malattia rara che ha divorato il loro sangue.
I due ragazzi sono oggi due bei giovanotti che lavorano vicino a Bruxelles e si prendono cura dei loro genitori. Il loro futuro è in salvo. Non li ho più rivisti dopo che hanno lasciato la Francia.
Mi ricordo di aver
voluto tanto bene a quelle due bambine e di averle anche tenute da noi diversi
week-end. Ciò che mi colpì durante il
nostro primo incontro furono tre o quattro coperte molto colorate che
abbellivano il loro mondo di bitume, di catrame, di oggetti per la
sopravvivenza di fortuna e d’abbandono, in particolare una piccola coperta a
scacchi viola che Anastasia non lasciava mai. Ricordo che la vedevo da lontano
venendo a trovarli.
Alla morte delle due
bambine chiesi ai genitori se potessi prendere quelle quattro coperte per
ricordo.
Ne cucii un Kesa da Cerimonia, che sarà per sempre ai miei occhi il più prezioso dei miei Kesa da
monaco.
L’ho cucito secondo la
tradizione della nostra scuola e, cucendolo, io ho ricucito in me la loro
pelle, la loro vita.
Ho sempre sentito che
quelle persone, rinnegate, disprezzate, abbandonate dalla maggior parte, erano
come un fiore dentro un deserto urbano, ad ogni modo hanno reso la mia vita
rigogliosa con la loro speranza, la loro gentilezza e la loro storia cucita di
coraggio e di fede.
Contemplando, perso nei
miei pensieri, un paesaggio che scorreva sotto i miei occhi al passaggio del
treno di ritorno dal nord Europa, ho visto un giorno dei campi di fiori
coltivati in strisce di colori netti e cangianti che dialogavano con il blu del
cielo di un sabato di maggio.
In quel momento, io ho capito come avrei cucito quel Kesa; il campo fiorito del mondo.
In quel momento, io ho capito come avrei cucito quel Kesa; il campo fiorito del mondo.
Allora ho tagliato
quelle quattro coperte come per spargere il mandala di quelle due piccole vite
e di quella famiglia provata, e le ho assemblate come per dar loro nuovamente
la vita, in altro modo, in una sorta di coperta cucita con il filo del ricordo,
della tenerezza e della speranza che mai più dei bambini vivano o muoiano per
le strade, ai piedi delle nostre case.
Ogni volta che lo porto
durante una cerimonia, comprendo quello che il Buddha ci ha trasmesso con la
pratica della cucitura dell’abito del monaco.
Punto dopo punto, ci ricolleghiamo
al mondo attraverso noi stessi. Punto dopo punto, quello che era perso o
separato è riunito. Punto dopo punto,
quello che il mondo ha rifiutato noi lo riassembliamo pazientemente nell’amore.
Punto dopo punto, la terra dialoga con il cielo. Punto dopo punto, l’ego crea
gli ostacoli ed il cuore li supera.
Volevo condividerlo con
voi,
sarà il Kesa che
indosserò il giorno delle Cerimonie di Trasmissione quest’estate. Non viene da
grandi boutique liturgiche giapponesi, né è fatto con
tessuti scelti con gusto.
Si è cucito tra le mie dita come se per sempre Anastasia e Sophie giocassero nelle pieghe del vestito dei Buddha, ridendo ancora nel drappeggio di una vita che devo vivere ancora più intensamente per loro.
Si è cucito tra le mie dita come se per sempre Anastasia e Sophie giocassero nelle pieghe del vestito dei Buddha, ridendo ancora nel drappeggio di una vita che devo vivere ancora più intensamente per loro.
E con loro, tutti gli
esseri che soffrono giocheranno per sempre nei lembi fioriti di un autentico Kesa:
le nostre vite ricucite.
Federico Dainin Jôkô Sensei
(traduzione a cura di Arianna Carlesi)
Versione originale
Il y a
quelques années, je fis, lors des maraudes du vendredi soir, la rencontre d'une
famille d'Europe de l'Est qui vivait dans un abri de fortune sous un pont au
croisement de l'A86 et de l'A1.
Jorge et Maria, et
leurs quatre enfants Sophie et Anastasia, Michal et Dorek. Je les ai visités
pendant presque une petite année. Les deux petites filles étaient très malades.
Et cette famille devint très vite mes amis; nous avons réussi à les faire intégrer dans un centre d'accueil dans le sud de la France et d'enclencher une procédure d'obtention de papiers qui finalement a abouti en Belgique après de très éprouvants périples pour eux. Les deux jumelles sont mortes des suites d'une maladie orpheline qui a ravagé leur sang. Les deux garçons sont aujourd'hui de beaux gaillards qui travaillent près de Bruxelles et prennent soin de leur parents. Leur avenir est en sureté. Je ne les ai pas revus depuis qu'ils ont quitté la France.
Je me souviens d'avoir tant aimé ces deux fillettes et même de les avoir gardées chez nous plusieurs week-ends.
Ce qui m'a marqué depuis la première rencontre étaient 3 ou 4 couvertures très colorée qui embellissaient leur monde de bitume, de goudron, d'objets de survie de fortune et d'abandon, particulièrement une petite couverture à ca
Et cette famille devint très vite mes amis; nous avons réussi à les faire intégrer dans un centre d'accueil dans le sud de la France et d'enclencher une procédure d'obtention de papiers qui finalement a abouti en Belgique après de très éprouvants périples pour eux. Les deux jumelles sont mortes des suites d'une maladie orpheline qui a ravagé leur sang. Les deux garçons sont aujourd'hui de beaux gaillards qui travaillent près de Bruxelles et prennent soin de leur parents. Leur avenir est en sureté. Je ne les ai pas revus depuis qu'ils ont quitté la France.
Je me souviens d'avoir tant aimé ces deux fillettes et même de les avoir gardées chez nous plusieurs week-ends.
Ce qui m'a marqué depuis la première rencontre étaient 3 ou 4 couvertures très colorée qui embellissaient leur monde de bitume, de goudron, d'objets de survie de fortune et d'abandon, particulièrement une petite couverture à ca
rreaux violets qu'Anastasia ne lâchait jamais. Je me souviens que je la voyais de loin en venant les voir.
A la mort des deux petites filles j'ai demandé aux parents si je pouvais récupérer en leur souvenir ces 4 petites couvertures.
J'en ai cousu un Kesa de cérémonie, qui sera à mes yeux pour toujours les plus précieux de mes kesa de moine.
Je l'ai cousu selon la tradition de notre école et en le cousant j'ai recousu en moi leur peau, leur vie.
J'ai toujours ressenti que ces personnes, reniés, méprisés, abandonné par la plus part, étaient comme une fleur dans un désert urbain, moi en tout cas ils ont fleuri ma vie par leur espérance, leur gentillesse et leur histoire cousue de courage et de foi.
C'est en contemplant, perdu dans mes pensées, un paysage qui défilait sous mes
yeux au passage du train en revenant du nord de l'Europe que je vis un jour des
champs de fleurs cultivées en bandes de couleurs nettes et chatoyantes qui
dialoguaient avec le bleu du ciel d'un samedi de mai. A ce moment là j'ai su
comment j'allais coudre ce kesa ; le champ fleuri du monde. J'ai alors découpé
ces 4 couvertures comme pour disperser le mandala de ces deux petites vies et
de cette famille éprouvée, et les ai assemblées comme pour leur donner
vie à nouveau, autrement, en une sorte de boutis cousu au fil du souvenir, de
la tendresse et de l'espoir que plus jamais des enfants ne vivent ou meurent
dehors, dans nos rues, au pieds de nos maisons.
Chaque fois que je le porte lors d'une cérémonie, je comprends ce que le
Bouddha nous a transmis par cette pratique de la couture du manteau du moine.
Point après point nous nous relions au monde à travers nous mêmes. Point après
point ce qui état perdu ou séparé est réuni. Point après point ce que le monde
a rejeté notre coeur le rassemble patiemment dans l'amour. Point après point la
terre dialogue avec le ciel. Point après point l'égo crée les obstacles et le
coeur les dépasse.
Je voulais le partager avec vous, c'est le kesa que je porterai le jour des cérémonies des transmissions cet été. Il ne vient pas des grandes boutiques liturgiques japonaises, ni n'a été fait avec des tissus choisis avec gout. Il s'est cousu entre mes doigts comme si pour toujours Anastasie et Sophie jouent dans les plis de la robe des bouddhas, riant encore dans le drapé coloré d'une vie que je me dois de vivre encore plus intensément pour elles.
Et avec elles, tous les êtres qui souffrent joueront à jamais entre les lambeaux fleuris du véritable kesa: nos vies rapiécées.
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